L'état des lieux des connaissances et le diagnostic territorial sont les piliers de la démarche de PAPI. Ils visent a dresser un bilan des informations et données existantes en matière de prévention des inondations sur le périmètre du PAPI et d'évaluer la vulnérabilité globale du territoire. Cette connaissance approfondie du territoire sert à définir et justifier la stratégie et à construire le programme d'actions du PAPI.

Diagnostic

Occupation du sol

Le territoire du PAPI est majoritairement rural (50% de la surface du territoire). Sur l’intégralité des terres agricoles situées en zone inondable, deux types de cultures sont prédominantes : la culture du maïs grain et ensilage (44,1%) et les prairies permanentes (29,6%). Le maïs constitue le premier pôle de l’agriculture landaise (il occupe près de 70% de la surface agricole utilisée) et constitue la base des productions du département des Pyrénées-Atlantiques (29% de la surface agricole utilisée).

Plusieurs espaces artificialisés se distinguent tels que l'aire urbaine de Bayonne ainsi que le secteur de Peyrehorade et Oeyregave. Plus ponctuellement, d'autres bourgs urbains comme celui de Bidache, Saint-Palais, Hasparren ou encore de Saint-Just-Ibarre sont répartis le long du réseau hydrographique. Ce tissu urbain est caractérisé par une densité importante d'habitat et de population (8% du de la surface du territoire) et représente des enjeux importants pour la santé humaine.

Sur le reste du territoire, le bâti et le peuplement sont diffus. L'unité paysagère dominante est celle des forêts et milieux naturels (40% de la superficie du territoire). A titre d'exemple, l’intégralité des communes des barthes, limitrophes en rive gauche et droite de l’Adour constituent une poche d’enjeux notable. Bien que ce secteur soit marqué par une plus faible densité de bâtis (habitations isolées), les habitats sont caractérisés par une répartition spatiale homogène tout le long de l’Adour entre Bayonne et Peyrehorade.

Population et mobilité

Le territoire du PAPI Adour aval bénéficie d’une attractivité importante et regroupe plus de 104 500 habitants permanents, dont un tiers se situe dans l’agglomération bayonnaise.

La tendance d’évolution de la population observée au sein du périmètre du PAPI est de +1,2% par an. Elle est significativement plus importante que celle relevée à l’échelle des départements des Pyrénées-Atlantiques et des Landes (+0,8% par an) ou du bassin de l’Adour dans sa globalité (+0,5% par an). Le taux de croissance varie selon les secteurs du territoire : +1% par an pour les communes littorales, +2,4% pour an pour l’aire urbaine de Bayonne et + 0,7% par an pour le piémont pyrénéen.

Concernant les mobilités au sein du territoire, il en existe de deux natures principales : la première étant la mobilité liée aux déplacements domicile-travail et la deuxième, la mobilité de « passage » liée aux déplacements extérieurs au territoire.

Les déplacements internes représentent des flux importants sur le secteur de Peyrehorade, Saint-Palais, Hasparren et Bayonne. La commune de Peyrehorade et ses alentours sont bien desservis par les différents réseaux de communication, ce qui facilite l’accessibilité des habitants aux grandes agglomérations voisines telles que Dax, Bayonne – Anglet - Biarritz, le sud de la côte landaise ou le Béarn. Le territoire dispose d’un bon niveau de desserte grâce à plusieurs gares (gare de Peyrehorade, Urt, Bayonne, Villefranque et Cambo-les-Bains) ainsi qu’une sortie d’autoroute sur l’A64. Le « barreau de l’A64 » représente un atout indéniable pour une entrée directe dans le cœur du territoire et permet une circulation d’est en ouest importante.

Les déplacements externes se concentrent principalement sur la partie proche du littoral qui attire une population touristique saisonnière importante. Cette dernière doit être prise en compte dans les réflexions d’alerte et de gestion du risque inondation, notamment concernant l’évacuation des personnes.

Les RD33 et RD6 représentent les principaux axes de sortie du territoire nord-sud et permettent d’avoir un accès direct sur l’agglomération dacquoise et la communauté de communes de la CC. MACS. Cet axe est aussi très utilisé pour l’accès aux plages l’été. Enfin, l’ancienne route nationale aujourd’hui RD817, constitue quant à elle une voie de substitution permettant un accès à l’agglomération bayonnaise et à la communauté de communes Lacq-Orthez.

La connaissance des réseaux de transports est essentielle dans la gestion de crise. En effet, elle permet de prévenir la population quant aux tronçons qui seront inondés ou fermés par anticipation, mais également de connaître, par expérience, les itinéraires possibles pour le déploiement des services de secours lors de la crise.

Climat et pluviométrie

Le climat sur le territoire de l’aval de l’Adour est de type océanique. Ce climat humide et tempéré est influencé à la fois par la proximité de l’océan Atlantique et par la présence de la chaîne des Pyrénées. Le climat océanique est caractérisé par des températures douces et présentant peu d'amplitude thermique annuelle, avec un niveau d'humidité de l'air assez élevé, une pluviométrie assez importante et un niveau de vent assez soutenu résultant de l'ouverture sur l'océan Atlantique. L'été est chaud mais avec des températures qui restent modérées ; c'est la saison la moins ventée et la plus sèche mais qui présente le taux d'humidité de l'air et I'évapotranspiration les plus forts (insolation maximale). Le printemps et l'automne sont des saisons de transition. L'automne présente toutefois la plus forte pluviométrie annuelle et des épisodes de vent qui peuvent être assez violents. II s'agit cependant d'un climat relativement à l’abri des perturbations très actives. L’hiver est une des saisons caractérisées par une grande variabilité des conditions climatiques. Pour autant, des caractéristiques saisonnières se distinguent : un hiver peu rigoureux et assez venté subissant l’effet de violentes tempêtes. Le printemps et l'été présentent au contraire une très grande stabilité.

Ponctuellement, des précipitations extrêmes peuvent survenir sur le périmètre du PAPI. Météo France dénombre de 1952 à 2021 pas moins de 51 évènements mémorables conduisant le plus souvent à des crues de l’Adour et ses affluents.

Sur le territoire du PAPI, le régime pluviométrique est important. Selon Météo France, le cumul des précipitations annuelles mesuré de 1981 à 2020 s’échelonne entre 1300 mm/an et 1600 mm/an, contre 935 mm de cumul moyen annuel à l’échelle nationale.

Enjeux

Types d'enjeux et données utilisées

Le diagnostic du territoire est réalisé en se basant sur la crue centennale. L’évènement centennal correspond à la crue de 1952. Pour cartographier ce scénario, plusieurs données sont mobilisées :

- l’atlas des zones inondables : ce sont des cartographies réalisées à l’échelle de bassins hydrographiques qui correspondent à des crues de période de retour centennale. Pour cette occurrence de crue, les AZI couvrent l’ensemble du département des Pyrénées-Atlantiques et des Landes ;

- les cartes issues des PPRi : 20 communes du territoire sont couvertes par un PPRi. La crue de référence retenue est la plus forte crue connue ou la crue centennale si cette dernière est la plus forte. Suivant les communes, le choix de la crue de référence est fait à partir de la simulation mathématique la plus récente de la crue centennale ou, à défaut, du niveau de la crue de 1952 pour atteindre le caractère centennal.

En somme, les enveloppes de crue centennale résultent d’un assemblage des zones d’aléa issues des PPRi pour toutes les communes qui en sont pourvues, ainsi que les zones inondables issues de l’AZI pour les communes n’étant pas couvertes par un PPRi.

Ces enveloppes de crues ont été couplées avec plusieurs enjeux imposés par le cahier des charges PAPI 3, à savoir, la santé humaine (personnes et logements), les activités économiques, les réseaux de transports, l’environnement, etc. L'état des lieux et le diagnostic détaillé du territoire sont consultables dans l'onglet "documents".

Les informations ci-dessous synthétisent les enjeux potentiellement impactés sur le territoire pour une inondation d’occurrence centennale (équivalente à la crue de 1952) :
Personnes résidentes Bâtiment à usage d’habitation Mairies Entreprises et commerces Parcelles cultivées Voies de communication
5 525 1 612 4 3 302 64 km², dont 40% de culture de maïs 650 km
<title>haut_de_page_03 [Converti]</title>
PAPI Adour aval