L’Institution Adour assure l’animation de l’élaboration et de la mise en œuvre du plan de gestion des poissons migrateurs (PLAGEPOMI) du bassin de l’Adour et des cours d’eau côtiers. Dans ce cadre elle porte aussi, par exemple, la reconstitution de la population de saumon par la réduction de la pêche et par l’alevinage.
Partenaires financiers
Poissons migrateurs
Un patrimoine riche et fragile
Le bassin de l’Adour est colonisé par la majeure partie des espèces de poissons migrateurs présentes en France métropolitaine : anguille européenne, grande alose, alose feinte, lamproie marine, lamproie de rivière, saumon atlantique et truite de mer. L’esturgeon européen, déjà devenu rare dans le bassin au dix-huitième siècle, en a disparu au cours du vingtième siècle.
Ce patrimoine écologique riche est soumis à diverses pressions. En particulier, les impacts directs et indirects des activités humaines qui s’exercent dans le bassin, ainsi que les conséquences du changement climatique global : dégradation de la fonctionnalité des milieux de vie, inaccessibilité de secteurs favorables, perturbations des régimes hydrologiques et sédimentaires, captures d’individus par la pêche professionnelle et de loisir, mortalités induites par des activités industrielles, etc.
La gestion des poissons migrateurs consiste, entre autres, à restaurer ces populations et leurs milieux de vie continentaux, et à permettre la coexistence des usages sans mettre en péril la pérennité de ces espèces dans le bassin.
Une instance de concertation et un plan de gestion
Depuis le milieu des années 1990, la gestion des poissons migrateurs est organisée, en France, à l’échelle des bassins. Elle repose sur un plan pluriannuel de gestion, élaboré par une instance de concertation, le comité de gestion.
L’anguille constitue un cas particulier : la majeure partie de sa gestion est décidée au niveau national, en application du plan de gestion spécifique à cette espèce.
Dans chaque bassin, le comité pour la gestion des poissons migrateurs (COGEPOMI), principalement chargé d’élaborer le plan de gestion, est composé de représentants d’administrations de l’État et de ses établissements publics, de collectivités territoriales, d’organisations statutaires de la pêche de loisir et de la pêche professionnelle, et de riverains. Sa composition et ses attributions sont fixées par le code de l’environnement (art. R436-47 à R436-54).
Le plan de gestion (PLAGEPOMI) doit s’attacher à des aspects stipulés par le même code (art. R436-45 et 436-46) ; cela touche notamment aux cycles de vie de ces espèces, à leur circulation dans le bassin et, le cas échéant, à l’encadrement de leur pêche. Le PLAGEPOMI Adour-côtiers pour la période 2022-2027 a été approuvé par arrêté de la préfecture de région Nouvelle-Aquitaine le 28 décembre 2021.
Une intervention sur plusieurs fronts
L’Institution Adour intervient à plusieurs niveaux :
- l’animation de la mise en œuvre du plan de gestion pluriannuel de ces espèces ;
- la participation aux diagnostics préliminaires et à la définition du cadre général des interventions ;
- la contribution à la mise en œuvre opérationnelle des programmes, la coordination de la maîtrise d’ouvrage et du financement d’actions d’intérêt général ;
- la contribution au bilan des programmes et à l’évolution des politiques.
Pour ce faire, elle collabore avec les différents acteurs de la gestion, tant à l’échelle du bassin qu’à l’échelle régionale, nationale et, le cas échéant, européenne.
L'animation, un lien entre les acteurs
Depuis 1999, l’Institution Adour mène une mission d’animation de la restauration et de la gestion des poissons migrateurs dans le bassin de l’Adour et des cours d’eau côtiers, sous l’égide du COGEPOMI de ce territoire et en collaboration avec les services de l’État assurant la présidence et le secrétariat de ce comité. Les axes d’intervention de cette animation associent une perspective thématique (habitats, libre circulation, etc.) et une perspective par espèce (anguille, alose, saumon, etc.).
Outre une animation des travaux du COGEPOMI Adour-côtiers et de ses divers groupes techniques, la mission est tournée vers « le terrain » et vers des acteurs du bassin non-membres du COGEPOMI ; en effet, la gestion des poissons migrateurs, et principalement la préservation et la restauration de leurs habitats constituent des facteurs cruciaux d’amélioration de la situation de ces espèces. Il est donc essentiel de promouvoir une appropriation des enjeux relatifs aux poissons migrateurs par ces acteurs, ainsi que leur éventuelle contribution à la mise en œuvre de certaines mesures du plan.
Enfin, l’animation vise à établir ou renforcer les liens entre la politique de gestion des poissons migrateurs et d’autres politiques menées, à l’échelle du bassin ou au-delà, pour la gestion concertée de l’eau, des milieux aquatiques ou de la biodiversité : SDAGE, SAGE, documents d’objectifs de site Natura 2000, plans pluriannuels de gestion des syndicats de rivière, etc.
Une convention d'animation
De 2003 à 2012, cette mission d’animation avait fait l’objet de conventions pluriannuelles d’abord bipartites, avec l’agence de l’eau-Adour-Garonne, puis multipartites avec l’État (DREAL) et ses établissements publics (agence de l’eau Adour-Garonne, Office national de l’eau et des milieux aquatiques).
Un nouveau contrat de partenariat a été établi pour la période 2020-2027, couvrant l’achèvement du PLAGEPOMI Adour-côtiers alors en cours (2015-2021) et la mise en œuvre du suivant (2022-2027). Les signataires de l’accord seront l’agence de l’eau Adour-Garonne, l’État (DREAL Nouvelle-Aquitaine), l’Office français de la biodiversité, la Région Nouvelle-Aquitaine, l’Institution Adour, et l’association Migradour.
Nos partenaires financiers
La mission d’animation de la restauration et gestion des poissons migrateurs du bassin de l’Adour et cours d’eau côtiers bénéficie du soutien financier de l’agence de l’eau Adour-Garonne, de l’Europe au travers des fonds FEDER (périodes 2014-2015 et 2016-2019) et de la Région Nouvelle-Aquitaine.