Diagnostic

Localisé en partie du sud du bassin de l’Adour, le périmètre du PAPI couvre l'intégralité du sous-bassin du gave d’Oloron, soit depuis la frontière espagnole jusqu’à la confluence entre le gave d'Oloron et celui de Pau. Il inclut l’ensemble des sous-bassins constitutifs du bassin-versant du gave d’Oloron tels que le ceux du Saison, du gave d’Aspe, du gave d’Ossau et du Saleys. Principalement situé sur le département des Pyrénées-Atlantiques, le périmètre comprend également trois communes du département des Landes.

Occupation du sol

Le territoire du PAPI est essentiellement rural ; la majorité de la surface est occupée par des forêts (feuillus et conifères) et des milieux semi-naturels (pâturages, landes) ainsi que par des terres agricoles, respectivement à raison de 68% et 28%. Les terres agricoles sont principalement exploitées dans les plaines alluviales à partir d’Oloron-Sainte-Marie et sont plus denses dans la partie aval du territoire. La partie amont est, quant à elle, dominée par des milieux semi-naturels.

Le territoire artificialisé ne représente que 4% de tissu urbain et est constitué d’habitat très diffus. Deux pôles urbains, Oloron-Sainte-Marie et Salies-de-Béarn, concentrent une partie importante de la population du territoire (20%).

Population

Le territoire du gave d’Oloron voit sa population concentrée sur les trois plus importantes villes du territoire avec respectivement 3 000, 4 500 et 10 500 habitants implantés à Mauléon, Salies-de-Béarn et Oloron-Sainte-Marie. Une dizaine de villages sont également des points d’attraction relativement importants à hauteur de 1 000 à 3 000 habitants. Le reste du territoire est maillée de petites communes elles-mêmes constituées d’habitat diffus. Sur les 168 communes du territoire, 134 comptent moins de 500 habitants.

La tendance d’évolution de la population observée à l’intérieur du périmètre du PAPI est de +1,2% par an. Elle est significativement plus importante que celle observée à l’échelle des départements des Pyrénées-Atlantiques et des Landes (+0,8% par an) ou du bassin de l’Adour dans sa globalité (+0,5% par an). Les enjeux liés à l’accueil de ces nouveaux habitants (adduction en eau potable, assainissement, aménagement du territoire, etc...) sont donc particulièrement marqués sur le territoire.

Il existe une mobilité importante sur le territoire de deux ordres :

  • une mobilité « interne » au secteur, liée aux déplacements domicile - travail, pour laquelle l’ensemble des axes sont sollicités ;
  • une mobilité « de passage » liée aux déplacements à l’extérieur du territoire.

La mobilité dite interne permet de relier l’ensemble des petites villes du territoire telles que Mauléon, Sauveterre-de-Béarn, Salies-de-Béarn, Navarrenx, Oloron-Sainte-Marie, Arudy et Laruns, via un réseau de routes départementales (RD936, RD11, RD934 et RD937). Ce réseau de routes est principalement utilisé pour les trajets domicile - trajet mais également pour accéder aux différents services du quotidien (écoles, commerces, médecins,…).

La mobilité dite de passage s’effectue quant à elle au moyen de deux principaux axes : la D936 et la N134. Ces axes permettent de rejoindre l’Espagne et les stations de montagnes depuis Pau et Bayonne mais également l’A64 et l’A63. Ces axes de communication importants entrainent de fait un trafic important de véhicules lourds (camions, semi-remorques).

Une ligne de train traverse également le territoire du PAPI et permet de relier la vallée d’Aspe à Pau plusieurs fois par jour. Cette ligne est utilisée pour les trajets domicile - travail.

La connaissance des réseaux de transports est essentielle pour la gestion de crise. En effet, elle permet de prévenir par anticipation la population quant aux tronçons qui seront inondés ou fermés, mais également d'identifier les itinéraires exploitables pour le déploiement des services de secours pendant la crise.

Climat et pluviométrie

Sur la plus grande partie du territoire du gave d’Oloron le climat est, selon la classification établie par Météo-France de 2020 qui compte 5 grands climats, un climat de montagne. L’aval du territoire est toutefois considéré, selon cette même classification, de type océanique. Ce climat humide et tempéré est influencé à la fois par la proximité de l’océan Atlantique et par la présence de la chaîne des Pyrénées. Les températures sont douces et les contrastes peu accentués. Les précipitations sont importantes et régulières tout au long de l’année (cumul annuel moyen autour de plus de 1 300 mm à la station Météo-France d’Oloron-Sainte-Marie).

A l’aval du territoire, au niveau de la station de Météo-France de Saint-Gladie, les cumuls globaux sont similaires à ceux observés en tête de bassin ; toutefois, les fortes précipitions (maxi sur 24h) sont en moyenne plus importantes en altitude.

Des phénomènes de pluies intenses voire extrêmes sont à noter, notamment sur la partie amont du bassin. A Laruns, un cumul de précipitations a été enregistré à hauteur de 466 mm en 10 jours en 2021 mais également 471 mm en 6 jours en 1952. Le 16 juin 1992, une situation orageuse a généré des pluies diluviennes en Béarn et en Soule, avec notamment 166 mm relevés en 4 heures à quelques kilomètres de Licq-Athérey.

Ces pluies extrêmes, quand elles sont associées à la fonte d’un manteau neigeux important, peuvent provoquer des crues de printemps dévastatrices.

Enjeux

Types d’enjeux et données utilisées

Les enjeux analysés ont été classés en 4 catégories dont les sources de données sont détaillées ci-dessous :

Personnes et logements Activités économiques Gestion de crise Établissements sensibles
« Population carroyée 200 m » (INSEE 2017) « SIRENE » (INSEE) BD Topo

Ecoles (ONISEP + ministère de l’éducation + ministère de la recherche)

Etablissements de santé et EHPAD (ARS)

Ces données ne sont pas exhaustives et peuvent être imprécises. De ce fait, leur exploitation a tendance à sous-estimer le nombre d’enjeux.

Enjeu 1 : santé humaine

Population et logement

Cette thématique regroupe le nombre d’habitants ainsi que le nombre de bâtiments, tous types confondus, inclus dans l'enveloppe de crue pour les deux scénarios définis (crue moyenne et crue extrême).

Estimation de la population concernée selon les scénarios de crue :

Scénario de crue Moyen Extrême
Nombre d'habitants 10 968 25 518
Nombre de bâtiments 13 717 32 149

Le nombre important de personnes et de bâtiments exposés rend légitime la mise en œuvre de mesures de sensibilisation aux inondations, mais également d'actions visant la réduction de vulnérabilité des biens.

Établissements sensibles

Certains bâtiments abritent des populations très vulnérables, telles que des personnes âgées, des personnes à mobilité réduite ou encore des enfants. Ces établissements nécessitent une attention particulière et un traitement spécifique dans les plans communaux de sauvegarde.

Les campings accueillent une population vulnérable et, de ce fait, nécessitent un équipement en système d’alerte performant pour permettre une évacuation anticipée et rapide des campeurs.

Lors d’une inondation, si les établissements scolaires sont exposés, et deviennent inaccessibles le temps des travaux de remise en état, la scolarisation des élèves est compromise. Par conséquent, la protection des écoles et l’identification des établissements scolaires vulnérables constitue un enjeu prioritaire qui conditionne un retour à la normale rapide pour l’ensemble de la population.

Scénario de crue Évènement moyen Évènement extrême
Établissements hospitaliers 1 4
Structures d'accueil pour personnes handicapées 4 7
Écoles 32 63

Enjeu 2 : activités économiques

Le tableau suivant identifie, pour chaque scénario de crue, le nombre de bâtiments d’activités économiques au sens large (entreprises, services publics...) pouvant être source d’emplois ainsi que le nombre d’emplois :

Scénario de crue Crue moyenne Crue extrême
Nombre de bâtiments d’activités économiques 448 975
Nombre de salariés 3 850 7 810

Les infrastructures employant un nombre important de salariés (plus de 50) sont diverses telle que les supermarchés, siège de collectivité, bureaux de poste, centre hospitalier…

La grande majorité des zones inondées sont des champs de maïs ou des prairies permanentes. Les inondations peuvent provoquer de nombreux dégâts sur les cultures notamment les crues printanières qui interviennent en période de semis.

L'activité agricole constitue une part importante de l'activité économique du territoire : la surface agricole utile représente 28,5% du territoire.

Enjeu 3 : gestion de crise

Les services utiles à la gestion de crise incluent les casernes de pompiers, les postes de police, les gendarmeries, les mairies ainsi que la sous-préfecture.

De manière générale, nombre de sites utiles à la gestion de crise sont implantés en zone inondable.

Scénario de crue Crue moyenne Crue extrême
Mairie 24 71
SDIS et gendarmerie 3 13
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PAPI Gave d'Oloron