Usage de l'eau : agriculture
En 2020, les prélèvements pour l'agriculture sur le bassin de l'Adour représentent 214 millions de m3 soit 58 % des prélèvements. Pour le bassin Adour-Garonne, cet usage représente 47 % des prélèvements (945 millions de m3). En France, c'est 29 % des prélèvements qui sont destinés à l'irrigation (3 475 millions de m3).
L'agriculture sur le territoire en quelques chiffres
Le bassin de l'Adour compte plus de 654 000 ha de terres agricoles et 17 600 exploitations. Ces dernières sont principalement tournées vers les grandes cultures (37 %), l'élevage ovin-caprin (18 %) et les polycultures-polyélevages (15 %). Les petites exploitations (45 %) y sont davantage représentées que dans l'ensemble de la France métropolitaine (28 %) et la superficie moyenne (38 ha) est plus petite que celle de la moyenne française (69 ha).
L'agriculture occupe une certaine place dans l'économie du territoire puisque la part des emplois agricoles y est plus élevée que la moyenne métropolitaine (3 % contre 1,5 %) et que la production de la branche agricole correspond à 3,4 % du total français pour une surface équivalente à 3,1 % des surfaces agricoles françaises.
Productions végétales
Les surfaces agricoles, réparties de manière hétérogène dans le bassin, se retrouvent surtout en dehors des zones de haute montagne et de terres sableuses des Landes.
Les surfaces agricoles utilisées (SAU) se répartissent entre les terres arables (grandes cultures, plantes à fibres, cultures industrielles, prairies temporaires, légumes et jachères), les prairies permanentes (présentes plus de 5 années consécutives) et les cultures permanentes (vignes, vergers...)
La culture du maïs – grain et semence - est particulièrement développée : elle représente environ un huitième de la surface maïsicole nationale et les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques sont les deux premiers, en France, pour les surfaces en maïs.
Productions animales
Comme pour les productions végétales, les productions animales sont réparties de façon différenciée sur le bassin. Par rapport à la France dans son ensemble, le territoire se caractérise par l'importance de l'élevage de volailles (poules, canards et oies à gaver) et de brebis laitières, ces dernières étant particulièrement présentes dans les Pyrénées-Atlantiques.
L'UGB (unité gros bétail) est une unité de mesure permettant de comparer ou d'agréger les cheptels de différentes espèces en se basant sur des coefficients établis à partir des besoins nutritionnels des différentes espèces d'animaux.
Irrigation
Le volume prélevé pour l’irrigation varie d’une année sur l’autre, au gré des conditions météorologiques. En 2020, il a été estimé à 214 millions de m3, sur la base des prélèvements supérieurs à 7 000 m3/an, les autres n’étant pas comptabilisés.
Comme le montre la carte, la SAU et la part de SAU irriguée ne sont pas corrélées : le pays basque comporte de nombreuses terres agricoles peu irriguées tandis que dans les Landes de Gascogne, il y a peu de terres agricoles mais plus souvent irriguées.
Par ailleurs, les volumes d'eau prélevés pour l'irrigation varient selon les années et les conditions météorologiques :
L'eau d'irrigation est prélevée dans différentes ressources :
- les eaux de surface regroupant les cours d'eau, lacs et retenues artificielles ;
- les nappes phréatiques regroupant les nappes à renouvellement rapide, non séparées de la surface du sol par une couche imperméable, les sources ;
- les nappes captives, qui sont des nappes à renouvellement long, séparées de la surface du sol par une couche imperméable ;
- les retenues qui prennent en compte les bassins de stockage, construits souvent en fond de vallée, alimentés à partir d’eaux de ruissellement, ou plus rarement par pompage hors période d’étiage.
Détail des volumes prélevés pour les différentes origines de prélèvements
Les zones de répartition des eaux (ZRE)
Excepté le secteur des gaves, l’intégralité du bassin de l’Adour est comprise dans une zone de répartition des eaux (ZRE). Cela signifie qu’il existe une insuffisance, autre qu’exceptionnelle, des ressources en eau par rapport aux besoins. En effet, on constate sur le territoire des déséquilibres entre ces besoins et ressources sur certains affluents de l’Adour, qui tendent à s’accentuer dans le contexte du changement climatique.
La ZRE a été définie dans le but de concilier les usages tout en conservant une quantité suffisante pour les milieux aquatiques ; au sein de la ZRE, tous les prélèvements non domestiques sont soumis à une procédure, et les usages sont l’objet d’un suivi renforcé.
Evolutions
Le nombre d'exploitations agricoles est en diminution constante depuis le premier recensement de 1970, dans le bassin de l'Adour, comme en France en général. Ainsi, pour le bassin de l'Adour, on observe une diminution de près de 20 % du nombre d'exploitations entre 2010 et 2020 (de 21 700 à 17 600) qui s'accompagne d'une diminution du travail agricole (25 400 à 21 300 unités de travail agricole).
La diminution du nombre d'exploitations concerne particulièrement celles spécialisées en polyculture-polyélevage, celles spécialisées en porcins-volailles et celles spécialisées en bovins viande (respectivement 30 %, 20 % et 20 % des disparitions d'exploitations). Cette diminution s'accompagne d'une diminution du nombre de volailles (-25 % de poulets de chairs et coqs entre 2010 et 2020) et d'une diminution du cheptel bovin.
Concernant l'évolution des surfaces cultivées, si le maïs est la culture principale du bassin, les surfaces dédiées à cette céréale sont en régression depuis le recensement de 1988 (de 42 % à 36 % de la SAU du bassin de l'Adour et de 16 % à 13 % de la SAU française en maïs). A l’inverse, les cultures catégorisées d’« oléoprotéagineux et plantes à fibres » progressent. Ainsi, le soja, qui n’occupe qu’une faible part (4 %) de la SAU du bassin de l'Adour, compte pour 13 % de la SAU française pour cette culture.
A propos des données utilisées
Les données sur l'agriculture proviennent du recensement général de l'agriculture (RGA). Les surfaces et les nombres d'UGB indiqués sont des valeurs approchées, car le secret statistique limite l'accès aux données dans le cas d'effectifs faibles. Le travail agricole est comptabilisé en UTA (unités de travail agricoles). Analogue de l'équivalent temps plein (ETP), une UTA correspond au travail d’une personne à plein temps pendant une année entière.
Les volumes prélevés pour l'irrigation utilisés proviennent des données de l'agence de l'eau Adour-Garonne et sont basés sur les redevances. De ce fait, seuls les volumes supérieurs à 7000 m3/an et concernés par la redevance sont pris en compte.
Lorsque les données ne permettent pas de déterminer si un prélèvement concerne le bassin de l'Adour ou un bassin limitrophe, il est affecté à une commune, en proportion de la superficie de la commune comprise dans le bassin de l'Adour. Cela conduit éventuellement à des différences mineures sur le total des volumes prélevés.