Opération gave de Pau - Réalisation des travaux sur le seuil de Denguin
Les travaux ont commencé
Après les travaux réalisés sur cinq seuils en 2021 (Asson, Mirepeix et Narcastet), 2022 (Nay) et 2023 (Baudreix), l’Institution Adour engage en 2024 un chantier conséquent de restauration de la continuité écologique au droit du seuil de Denguin sur le gave de Pau. Ce seuil est en effet celui qui présente la plus haute chute du parc d’ouvrages de stabilisation du lit du gave de Pau géré par l’Institution Adour. Son aménagement visant l’amélioration de sa franchissabilité piscicole est donc emblématique et nécessitera l’engagement de moyens techniques et financiers conséquents. En sus, au-delà d’améliorer le franchissement du seuil par les poissons migrateurs, les travaux visent également une amélioration de la franchissabilité par les embarcations ainsi que des réparations structurelles du seuil pour en assurer la pérennité.
Un seuil pour répondre à de multiples enjeux
Le seuil de Denguin a été construit en 1985 pour lutter contre l’enfoncement du lit, conséquence des anciennes extractions de gravier dans le lit mineur. Situé à la frontière entre les communes de Denguin et Tarsacq, il permet également de maintenir une ligne d'eau dans la nappe alluviale utilisée pour l'adduction en eau potable.
Initialement bâti en enrochements libres avec une passe mixte pour poissons et canoës-kayaks, le seuil s'est dégradé au fil du temps. La hauteur de chute ayant évolué de 2,5 m à 4,5 m, du fait de l’enfoncement du lit du gave à l’aval du seuil fragilise la pérennité de l’ouvrage. La passe à poissons, construite en même temps que le seuil spécifiquement pour le saumon, ne répond plus aux enjeux multi-espèces actuels.
De plus, cet ouvrage revêt un enjeu particulier en raison de sa taille, étant le plus grand des seuils de l’Institution Adour. Ainsi, il est celui qui coûtera le plus cher à aménager. Cet ouvrage est également crucial sur le plan piscicole car il est le plus en aval des seuils faisant l'objet de travaux. Sa rénovation permettra d’ouvrir aux poissons migrateurs un linéaire important sur l’amont du gave de Pau, qui a déjà fait l’objet de travaux de restauration ces dernières années.
Pour répondre à ces différents enjeux, l’Institution Adour a décidé d’engager des travaux de reprise et d’aménagement global du seuil.
Photographies du seuil en 1994 ( 2,40 m de chute) et 2023 (3,61 m de chute) :
Objectifs des travaux
- Améliorer le franchissement des poissons migrateurs (saumon, anguille, etc.),
- Sécuriser le franchissement par les embarcations,
- Assurer la stabilité et la pérennité du seuil.
Les aménagements prévus incluent la prolongation de la passe à poissons existante côté Tarsacq, l’aménagement d’une nouvelle passe à poissons de type « passes à bassins » côté Denguin, et la sécurisation des dispositifs pour les loisirs nautiques, notamment la rénovation de la passe pour les rafts et l'aménagement d'un cheminement pour le contournement à pied des embarcations.
Les travaux, débutés en juillet 2024, se dérouleront en deux phases distinctes :
- Phase 1 (juillet-octobre) : travaux en rive droite (Denguin), construction des nouveaux dispositifs de franchissement et reprise d’une partie du seuil.
- Phase 2 (octobre-décembre) : travaux en rive gauche (Tarsacq), reprise de la passe mixte et du reste du seuil.
Les chemins de randonnée en bord de gave entre la plaine des sports de Denguin et Labastide-Cézeracq, ainsi que le chemin côté Tarsacq, seront fermés au public. Une signalisation spécifique, des barrières de sécurité et des cheminements de substitution seront mis en place.
Un chantier inscrit dans une opération plus globale
Ce chantier s’inscrit dans une opération plus globale d’aménagement sur huit seuils de l’Institution Adour sur le gave de Pau et sur l’Ouzom. Ces travaux coûteront environ 7,5 millions d’euros au total, dont 2 123 000 euros pour le seuil de Denguin. L’Institution Adour bénéficiera d’aides publiques, notamment de l’agence de l’eau Adour-Garonne et de l’Europe (fonds européen de développement régional). Le Département des Pyrénées-Atlantiques et la Région Nouvelle-Aquitaine, tous deux membres de l’Institution Adour, participeront également financièrement en vertu des règles de répartition statutaires de l’établissement.
L’opération se terminera avec les travaux prévus sur le seuil de Meillon à partir de septembre 2024 et sur le radier de Lescar en 2025.
Partenaires financiers
Membres de l'Institution Adour cofinanceurs
L’Institution Adour a présenté son projet au programme national « Nature 2050 », porté par CDC Biodiversité (filiale 100 % Caisse des Dépôts), et qui vise la restauration de la biodiversité et le renforcement de l’adaptation des territoires au changement climatique à l’horizon 2050.