Opération gave de Pau - Réalisation des travaux sur le seuil de Meillon

Les travaux ont commencé

Après les travaux réalisés sur cinq seuils en 2021 (Asson, Mirepeix et Narcastet), 2022 (Nay) et 2023 (Baudreix), l’Institution Adour s’engage en 2024 sur deux nouveaux chantiers conséquents de restauration de la continuité écologique sur le gave de Pau : l’un au droit du seuil de Denguin, lancé en juillet dernier, l’autre au seuil de Meillon. Ce dernier, lancé le 30 septembre 2024, vise à restaurer les dispositifs de franchissement pour les poissons migrateurs et pour les embarcations.

Un seuil pour répondre à de multiples enjeux

Le seuil de Meillon a été construit pour lutter contre l’enfoncement du lit du gave, conséquence des anciennes extractions de gravier dans le lit mineur. Situé sur la commune de Meillon, il contribue aussi à maintenir une ligne d’eau dans la nappe alluviale utilisée pour l’adduction en eau potable.

Les dispositifs de franchissement de ce seuil, tant pour les poissons migrateurs (rivière de contournement) que pour les embarcations, se sont fortement dégradés au fil du temps. En effet, la hauteur de chute ayant évolué de 3 m à 4,1 m, du fait de la poursuite de l’enfoncement du lit du gave à l’aval du seuil, fragilise la pérennité de l’ouvrage. La chute à l’aval des dispositifs, atteignant 1,60 m à l’aval, les rend difficilement franchissables, voire dangereux.

Pour répondre à ces différents enjeux, l’Institution Adour a décidé d’engager des travaux de reprise des dispositifs de franchissement du seuil.

Objectifs des travaux

• Améliorer le franchissement des poissons migrateurs (saumon, anguille, etc.).
• Sécuriser le franchissement par les embarcations.

Les aménagements prévus

Pour répondre à ces objectifs, les aménagements prévus sont les suivants :

• modification de l’entrée hydraulique de la rivière de contournement pour l’allonger et ainsi récupérer plus de hauteur de chute, mais aussi placer l’entrée hydraulique hors d’une zone de dépôt de sédiments qui venait l’entraver régulièrement ;
• création de nouveaux seuils intermédiaires à l’intérieur de la rivière de contournement pour uniformiser les hauteurs de chutes et ainsi améliorer le franchissement pour les poissons. Le nombre de chute passera de 15 à 22 a l’issue des travaux ;
• reprise de la pente et le fond de la passe à embarcations pour la sécuriser et rattraper le fond du lit à l’aval ;
• rehausse des murets de protection de la passe à embarcations pour améliorer son fonctionnement à fort débit et la rendre plus visible pour les pratiquants ;
• réalisation un pré-barrage à l’aval de la rivière de contournement pour protéger ces deux ouvrages d’un enfoncement du lit à l’aval et mutualiser le débit des dispositifs pour attirer les poissons.

Des travaux en deux phases

Les travaux, lancés en octobre 2024, se dérouleront en deux phases distinctes :

• phase 1 (octobre 2024 à novembre 2024) : travaux dans le lit du gave de Pau au niveau de la passe à embarcation, de l’entrée hydraulique et du pré barrage ;
• phase 2 (octobre 2024 à février 2025) : travaux dans la rivière de contournement.

Les chemins de randonnée en bord de gave à proximité du stade de football, seront maintenu ouverts. Le chantier sera toutefois totalement interdit au public. Une signalisation spécifique et des barrières de sécurité seront mises en place.

Un chantier inscrit dans une opération plus globale

Ce chantier s’inscrit dans une opération plus globale d’aménagement sur huit seuils de l’Institution Adour sur le gave de Pau et sur l’Ouzom. Ces travaux coûteront environ 7,5 millions d’euros au total, dont 810 000 euros pour le seuil de Meillon. L’Institution Adour bénéficiera d’aides publiques, notamment de l’agence de l’eau Adour-Garonne et de l’Europe (fonds européen de développement régional). Le Département des Pyrénées-Atlantiques et la Région Nouvelle-Aquitaine, tous deux membres de l’Institution Adour, participeront également financièrement en vertu des règles de répartition statutaires de l’établissement.

L’opération se terminera avec les travaux prévus sur le radier de Lescar en 2025.

L’Institution Adour a présenté son projet au programme national « Nature 2050 », porté par CDC Biodiversité (filiale 100 % Caisse des Dépôts), et qui vise la restauration de la biodiversité et le renforcement de l’adaptation des territoires au changement climatique à l’horizon 2050.